L’autre jour j’étais en train de faire la queue dans un magasin, qui était ouvert un jour férié. J’observais les autres personnes dans la queue, tranquillement. Une femme est venue à côté de moi, elle bougonnait parce que la queue n’avançait pas assez vite, disant que d’habitude il y avait quatre personnes pour servir alors qu’il n’y en avait que deux. Je lui ai rappelé que c’était un jour férié. Elle a souri et m’a dit « c’est vrai on a de la chance de ne pas travailler et d’avoir des magasins ouverts, à la campagne tout est fermé les jours fériés. A ce stade vous aurez certainement deviné que cette scène se passe en région parisienne. Et puis ma voisine de derrière a enchaîné en disant qu’elle n’avait pas l’habitude de rester sur place et de faire la queue longtemps et de ralentir. Je lui ai répondu en lui disant cela fait du bien de ralentir non ? Et sa réponse m’a étonnée, elle m’a dit oui cela fait du bien mais maintenant je baille.
A notre époque où les injonctions face au temps qui passe sont multiples : il faut gagner du temps, être productif, être proactif, être performant, que cela soit dans la vie professionnelle mais aussi dans sa vie personnelle, on a aussi en contradiction une montée de la pratique de la méditation dite de pleine conscience avec l’essor des retraites Vipassana par exemple, la slow food, la low tech, la découverte du rythme de la nature quand on fait pousser des légumes, au moins des tomates ou des herbes qui lui est plus lent que nos notifications en temps réel de sites ou de réseaux sociaux.
On finit par penser comme cette femme que bailler c’est embêtant alors que pour moi c’est juste un signal de fatigue envoyé par notre corps si on n’est pas déconnecté de ses signaux et qu’on est attentif à leur présence, J’ai trouvé frappante la fameuse routine du matin (miracle morning en anglais) dans laquelle on se lève à 5h pour faire plus de choses avant de commencer sa journée. Faire des choses dans notre vie personnelle avant de commencer sa journée de travail, ou méditer et organiser sa journée de travail avant de la commencer, qui a fait de nombreux adeptes. Pour moi elle est synonyme de toujours faire plus de choses en un minimum de temps pour atteindre des objectifs précis.
Dans la méditation de pleine conscience, une des premières choses que j’ai apprise dans les méditations guidées ou les enseignements, c’est l’importance du moment présent, de ne pas se rappeler du passé pour le revivre, le regretter ou vouloir le modifier, ni se projeter dans l’avenir en organisant ce qu’il y a à faire ou en ayant peur de ce qui pourrait arriver. Juste rester dans le présent et profiter de ce moment en conscience. Une métaphore commune est celle de voir passer ses pensées comme des nuages sans s’y attacher.
On trouve facilement des supports de méditations sur internet, dans des cours, dans des applications mobiles, à chacun de faire ses choix selon ce qui lui convient le mieux.
La pratique de la méditation m’a permis personnellement de retrouver le bonheur de voir le soleil se lever ou se coucher, de faire attention au vent et à la chaleur du lieu où je suis quand e suis à l’extérieur, ou aux bruits ou au silence du lieu dans l’intérieur d’un bâtiment.
Avez-vous déjà médité et êtes vous resté dans le présent au moins une partie de la méditation ? Avez-vous essayé de ralentir dans votre vie, de prendre le temps de sentir le soleil vous réchauffer ou le vent souffler, d’entendre un chant d’oiseau ou de voir un arbre avec ses couleurs ? Prendre le temps d’être là avec ses amis ou sa famille ou seul sans penser à planifier la prochaine action que l’on souhaite faire?
Ralentir pour moi c’est tellement essentiel pour revenir à soi, à son corps et diminuer le stress que la rapidité de notre vie quotidienne peut apporter.